Comment vous êtes-vous établis à Sioux Falls ?
Nous vivions à Durham en Caroline du Nord depuis 7 ans. Louis-Jan y a fait son post-doc à Duke University. Une fois le post-doc en poche, il a été recruté par Sanford Research à Sioux Falls dans l’état du Dakota du Sud, pour poursuivre ses recherches en neurosciences. Au départ, nous étions un peu perdus car la culture du Midwest est très différente de celle de la côte Est. Et puis il y a très peu de Français dans cet état. Nous nous sommes sentis comme des pionniers.
Quelles sont vos activités ?
Je m’épanouis à travers plusieurs passions : le bien-être, la cuisine, enseigner, danser, faciliter des cercles de femmes. J’ai créé mon entreprise Nourish Collective en janvier 2024. Ma mission est d’inspirer, guider et soutenir les personnes dans leur quête d’une vie authentique, alignée avec leur véritable essence, loin des pressions sociétales. La flexibilité de mon travail me permet d’être présente pour mes 4 filles et de suivre leurs activités. Elles sont scolarisées dans le public et pratiquent le volley-ball, l’athlétisme, la musique et la gymnastique. Nos deux aînées travaillent dans des glaciers en dehors de l’école. Louis-Jan, mon mari, a découvert une nouvelle passion complémentaire à son travail de chercheur en neurosciences : il sculpte différentes cellules du cerveau en bois. C’est une chouette activité pour lui alliant sa passion pour la science avec son amour pour le bois.
Justement, côté climat, tu es méditerranéenne, alors est-ce que tu t’es bien adaptée ?
J’avoue que cela m’a déstabilisée au début. L’hiver ici est forcément sous la neige et quand il vente c’est à ne pas mettre le nez dehors. Heureusement les maisons sont bien équipées et nous aussi ! Faire des activités qui nous plaisent est primordial. Parfois, la météo peut être très brutale – très froide (je parle de -30°C), accompagnée de vent (qui vous gèlent les poils du nez), et de plusieurs mètres de neige. Alors, pour nous forcer à sortir, nous avons agrandi la famille avec l’addition de notre chien Mako. Bon, on a quand même fait installer une clôture autour de notre jardin pour les jours de tempête !
Quels sont tes supports pour ton coaching en nutrition ?
Consciente qu’en tant que maman française avec une culture culinaire qui est quand même assez efficace, j’ai eu envie de partager cela avec les Américains. J’ai écrit un livre, « Simply French in America » que tu peux trouver sur Amazon, sur mon site internet (www.nourish-collective.com), dans les bibliothèques américaines et dans certaines librairies de Sioux Falls. J’anime des ateliers et dîners culinaires, donne des cours dans des centres sociaux (Community Education) et je participe régulièrement à une émission sur la télévision locale, Keloland Living. J’y ai fait des démonstrations de baguettes, de crêpes, et de sirop de sureau. A chaque émission, j’insiste sur la beauté de la culture culinaire Française.
Quels sont tes projets ?
Je souhaite développer et diversifier ma pratique avec Nourish Collective. J’espère me former pour devenir une “end of life doula”, une accompagnante pour les derniers moments de la vie. Je voudrais également offrir plus de retraites. De manière générale, j’aime bien offrir un espace bienveillant pour aider les gens à connecter avec eux-mêmes mais aussi avec les autres.
A propos de Louis-Jan, peux-tu expliquer son activité ?
Il est chercheur en neurosciences. Il essaie de comprendre les stades précoces du développement du cerveau. Depuis qu’il a son propre laboratoire à Sioux Falls, il a ajouté une autre recherche : BPAN, une maladie génétique rare qui affecte principalement le système nerveux. En parallèle à son travail, durant la pandémie, il a commencé à créer des meubles pour la maison. Son esprit créatif s’est réveillé et il s’est mis à allier son amour pour la biologie avec sa passion du bois. Le voilà qui sculpte des cellules du cerveau dans le bois.
Il a créé sa propre entreprise (Neurowoodworks) où il vend toutes ses créations. Il a des clients dans le monde entier, principalement des scientifiques. Ses œuvres servent par exemple de déco pour des cabinets médicaux, ou de prix pour des conférences, ou encore des cadeaux pour des graduations. Par cette activité, il élargit aussi son réseau de collègues. Il espère prendre une retraite anticipée pour pouvoir se consacrer entièrement à Neurowoodworks. Vous pouvez voir ses œuvres sur son site www.neurowoodworks.com
Et vos deux aînées ont un petit job ?
Dans l’État du Dakota du Sud, les enfants ont leur permis de conduire et peuvent légalement travailler à partir de 14 ans. Je peux te dire que ça m’a fait tout drôle… Du coup, ils sont autonomes très tôt. Il y a un couvre-feu de 22h à 6h. Un des avantages à cette conduite précoce est la possibilité d’avoir un petit boulot. Mes filles ont chacune choisi de travailler dans des glaciers.
Aujourd’hui qu’est-ce que tu préfères à Sioux Falls ?
C’est une ville à taille humaine. Il y a 220 000 habitants. Du coup les gens prennent le temps de discuter, et grâce à mon accent, ils sont très curieux et discutent spontanément avec moi. Nous avons un groupe de francophiles avec qui nous partageons beaucoup. Ils sont friands d’ouverture et de découvertes. Les échanges sur nos deux cultures sont très enrichissants. J’aime créer de nouvelles connexions.
As-tu une anecdote qui t’a particulièrement marquée ?
Très récemment, quelqu’un m’a entendue parler Français dans la rue et m’a demandé si elle pouvait donner mes informations à la directrice de l’Office du Tourisme de Sioux Falls. La ville cherchait désespérément un guide francophone. C’est ainsi que j’ai été recrutée pour accompagner un groupe de 24 entrepreneurs français. Ils étaient en visite pour une journée, à visiter le siège social de Raven Industries. Une fois leur visite terminée, je leur ai fait découvrir le centre-ville de Sioux Falls, le temps d’une après-midi. Grâce à cette expérience, j’ai beaucoup appris sur l’histoire de la ville. Ce fut une expérience qui m’a beaucoup plu. Je me verrais bien ajouter la casquette de guide touristique à mes activités.