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Se retrouver quand on s’est perdu sur les routes de l’expatriation

Anelor de Boisset
Anelor de Boisset est coach et facilitatrice d’espace d’exploration personnelle. Elle accompagne les femmes qui ont mis leur ambitions et aspirations personnelles de côté pour soutenir le projet d’expatriation de leur famille. Elle les accompagnent afin qu'elles reconstruisent une vie que leur ressemble. Elle vit depuis onze ans à San Francisco avec son mari et leurs trois filles.

Quel a été ton parcours avant de créer ta méthode d’accompagnement ?

Avant notre première expatriation avec mon mari en 2000, ma vie suivait une trajectoire plutôt classique. J’ai grandi dans la même ville, vécu jusqu’à mes 23 ans dans le même appartement, entourée des mêmes repères, des mêmes visages.
Partir vivre à l’étranger a tout changé : j’ai quitté ma zone de confort pour entrer dans une vie faite de multiples chapitres, tous très différents les uns des autres.
Au fil de nos expatriations – à Dubaï, Amsterdam, Londres puis San Francisco – je suis devenue maman de trois enfants, j’ai été Brand Manager pour Swatch au Moyen-Orient, fondé une agence de relocation à Dubaï puis Londres, et animé des formations en communication parent-enfant à Londres et San Francisco.
À chaque étape, je me suis adaptée, réinventée… jusqu’à m’oublier. Peu à peu, j’ai mis de côté mes élans, mes désirs, ce qui me faisait vibrer, pour répondre aux besoins de ma famille. J’ai perdu le contact avec mon essence profonde. Avec le recul, je me dis que j’aurais aimé être accompagnée, soutenue, guidée à ces moments là.

Quelle a été l’étape de tes expatriations qui a été la plus compliquée pour toi ?

Ca a été de venir vivre en Californie. D’un part à cause de la distance par rapport à la France et d’autre part, ce n’était pas un continent et une culture qui m’intéressaient plus que ça. Pouvoir revenir régulièrement pour voir ma famille, tisser des liens et créer des souvenirs entre mes neveux, nieces et mes enfants sont importants pour moi. La distance était un obstacle… 

L’arrivée à Amsterdam a aussi ete compliquée, je passais d’un quotidien très occupé professionnellement avec mon agence de relocation à un quotidien de maman au foyer avec 2 petites filles de 1 et 4 ans. Ce changement radical a été chamboulant, je ressentais le besoin d’avoir une activité professionnelle qui me stimule. Ne parlant pas la langue locale, il était difficile de travailler. Avec le recul, je me rends compte que c’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à me connaitre mieux. 

Quel a été ton cheminement personnel ?

C’est vraiment à Amsterdam que j’ai commencé à me sentir “conjoint suiveur”. Avant ça, mon mari et moi étions tous les deux décisionnaires de nos choix d’expatriation. Au fil des relocations, j’ai fait face aux défis que chaque déménagement apporte : la perte de repères, la solitude, le manque de visibilité sur l’avenir, l’insatisfaction du quotidien… Ces experiences m’ont permis de mieux comprendre comment je fonctionnais. Et surtout, j’ai réalisé que j’étais souvent moi-même l’obstacle principal à mon propre déploiement. 

Ces challenges, même s’ils étaient difficiles, m’ont fait avancer. Ils m’ont permis de me libérer de certains conditionnements qui ne me servaient plus, et à me rapprocher petit à petit de qui je suis vraiment. J’ai compris aussi que la vie, c’est un chemin vers soi. Et qu’à chaque fois qu’on pense être “arrivé quelque part”, un nouveau point apparaît sur la carte… un nouveau bout de soi à découvrir.

Pourquoi as-tu choisi d’accompagner spécifiquement les femmes dans le contexte de l’expatriation ?

Quand j’ai décidé de devenir coach, j’hésitais entre me spécialiser dans le coaching parental ou celui des expatriés. Accompagner quelqu’un dans le défi qu’il traverse demande d’avoir soi-même connu cette réalité de l’intérieur. J’avais de l’expérience dans les deux domaines. 

J’ai rapidement opté pour l’accompagnement des femmes expatriées pour lesquelles j’avais une connexion personnelle profonde. Leur expérience qui a été la mienne (et qui l’est toujours sous certains aspects) me touchait particulièrement parce qu’elle était mal comprise et du coup peu soutenue par leurs proches. Il peut y avoir une déconnection entre ce que ces femmes vivent (une perte de repère et d’identité) et ce que leurs proches imaginent qu’elles vivent (une vie de rêve à l’autre bout du monde où elles ne sont pas obligées de travailler). Leur experience m’étant familière, je me sentais à la bonne place pour leur offrir le soutien que je n’avais pas eu. 

D’après ton expérience, quelles sont les singularités des femmes dans le contexte de l’expatriation et de « conjoint suiveur » ?

Tout d’abord, je ne voudrais pas faire une généralité d’une experience qui peut être vécue de multiples manières. Je vais donc parler de l’experience des femmes expatriées qui me contactent. Lors de leur expatriation, elles ont souvent mis leur propre trajectoire entre parenthèses, parfois sans s’en rendre compte ou en mesurer l’impact. Elles se sont rendues disponibles pour leur famille qui en avait besoin à ce moment là et se sont souvent oubliées en chemin. 

Bien vivre l’expatriation en tant que conjoint suiveur demande une grande capacité d’adaptation et une bonne dose de curiosité pour aller à la rencontre d’un nouvel environnement. Il faut aussi savoir faire preuve de résilience face aux pertes invisibles : statut, repères, relations, projets. L’humilité est précieuse, car il faut parfois repartir de zéro, ce qui peut être difficile quand on avait une vie bien établie auparavant. La capacité à se réinventer et à garder le lien avec ce qui donne du sens à sa vie est essentiel. Enfin, il est important de savoir demander du soutien et de ne pas rester seule face à ses doutes ou à la solitude.

Où as-tu trouvé les ressources pour créer ta méthode ?

J’ai suivi une formation à l’école New Ventures West de San Francisco de laquelle j’ai été certifiée en 2018. En 2020, j’ai rejoint l’académie Aletheia – Ecole de coaching – où je suis en formation continue pour approfondir ma pratique et ma compréhension de l’humain. Mon approche est inspirée de l’Internal Family System et du Focusing et part du principe que nous avons en nous toutes les ressources nécessaires pour faire face aux défis que la vie met sur notre chemin. Cette posture va à l’encontre de la pensée occidentale qui part du principe que tout ce que nous pensons ne pas avoir (discipline, courage, persévérance, patience, calme…) doit être acquit pour que notre vie soit plus fluide. Notre experience nous fait croire à cette déficience car nous vivons concrètement ces obstacles (la manque de confiance en soi, la procrastination, le burn out…). C’est en faisant l’experience de cette approche qu’on découvre que ce qui bloque l’accès aux qualités innées qui nous permettent de traverser les défis de notre vie, n’est pas une déficience à corriger, mais nos conditionnements, nos croyances limitantes qui, en prenant le contrôle de nos pensées et actions, nous empêchent d’être en contact avec nos ressources. 

Mes clientes témoignent de se sentir plus en contact et alignées avec qui elles sont intrinsèquement. 

Quels sont les cadres que tu proposes à tes clientes ?

Je propose plusieurs espaces de transformation personnelle: du coaching individuel avec des programme de 4 ou 6 mois, des ateliers de groupe, des cercles de femmes en présentiel et gratuits, des retraites de femmes sur un week-end.

Tous ces espaces servent, de manière différente, le même objectif: Aider ces femmes à se rapprocher de qui elles sont et à construire une vie qui leur ressemble. 

Pour me contacter : https://lebottinmondial.com/entreprises/anelor-coach/

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