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En fait, vous connaissez déjà cette marque !

France et Bastien Coves sont les fondateurs et dirigeants de Bastinelli Knives, un atelier de fabrication de couteaux à Orlando en Floride.

Comment avez-vous monté votre coutellerie ?

En fait c’est une aventure qui remonte loin dans nos deux origines familiales. De mon côté pour la gestion de l’entreprise, car mon grand-père avait créé l’entreprise industrielle familiale SGP Sadillek dont j’ai été CEO de la holding, et du côté de Bastien pour l’art de la coutellerie. Il a toujours été attiré par les couteaux. Cela lui est venu de sa famille qui compte des générations de policiers et de militaires. Il avait une collection et puis un jour il a eu envie de faire son couteau personnalisé. Cela n’a fait que renforcer son goût pour ces objets. Il a suivi une formation de 2 ans par les plus grands maîtres couteliers de France dont Christian Moretti. Avec son diplôme de l’école d’art CORVISART de Paris, il a pu allier l’armée et l’art.

Pourquoi avoir choisi Orlando ? 

Il y a un grand paradoxe en France : la coutellerie d’art est une formation homologuée et fortement reconnue, mais on ne peut pas vendre son art si on n’a pas de licence d’armurier qu’il faut obtenir en 2 ans de formation. Aux USA c’est bien plus souple. Et comme nous avions déjà participé à des salons ici, reçu des prix plusieurs fois, nous y avions des contacts et déjà 70% de nos clients. Orlando était un point d’entrée qui nous convenait pour nous et nos deux filles et finalement nous y sommes encore.

Comment fonctionne votre coutellerie ?

Nous avons créé Bastinelli Créations en France en 2006, puis nous avons déménagé la société en 2016 aux USA. Nous sommes 3. Nous avons formé un employé américain qui est avec nous depuis 2 ans. Et nous avons vocation à continuer à le former et éventuellement grossir l’équipe. Nous faisons des couteaux sur-mesure. Ce qui nous caractérise c’est la fabrication de couteaux utilitaires très spécifiques qui répondent non seulement aux besoins de nos clients mais aussi à leur façon de les utiliser. 

Notre but c’est de voir la part du « Made in USA » augmenter. Les matériaux viennent des USA et les couteaux sont faits en Italie à Maniago. Les grosses entreprises de coutellerie américaines font fabriquer en Italie ou en Chine. Mais il n’y a pas encore de production aux USA pour les produits EOM. Les investissements de départ pour une usine avoisinent facilement des 5 millions de dollars et il n’y a pas de savoir-faire comme en France et en Italie. Aujourd’hui nous réalisons un chiffre d’affaires de 1,2 millions. Et nous avons des coopérations en design avec des sociétés comme Microtech.

Nous envisageons bientôt de proposer des stages pour que les gens fabriquent leur propre couteau.

A quoi servent vos couteaux ?

Nous ne faisons que des couteaux utilitaires, pas décoratifs. Ils servent comme outil pratique de tous les jours (pour ouvrir des cartons, couper des matériaux…), pour certains arts martiaux, et bien sûr aussi pour éventuellement se défendre. 

Et il y a deux secteurs totalement inattendus qui les utilisent aussi, et ça va t’étonner : le chef américain David Chang, et pourtant nos couteaux ne sont pas destinés à la cuisine, et le cinéma ! La première à avoir utilisé nos couteaux est Scarlett Johannson dans Lucy de Luc Besson. Les accessoiristes de films les choisissent et on n’est pas forcément au courant. On a des clients qui nous disent « ah. J’ai vu un de tes couteaux dans tel film ». C’est vraiment cool. Ainsi vous pouvez les voir dans Marxman, Extraction, Fast and Furious, ou encore dans The BeeKeeper qui vient de sortir en salles. 

Qui sont vos clients ?

Comme je te disais, 70% de nos clients sont américains. Ils utilisent nos couteaux dans leur métiers (par exemple les militaires, les gens des forces spéciales), pour se défendre (c’est arrivé que des clients nous rappellent pour nous dire que nos couteaux les avaient aidés à se sortir d’agressions), ou pour leur vie de tous les jours : ouvrir un paquet, couper une corde. On a une amie qui est une professionnelle de l’escalade : elle a toujours son couteau sur elle, que ce soit pour couper ses cordes ou son casse-croûte. 

Nos autres clients sont français et nous équipons notamment le RAID avec nos modèles RED et Grozo. On a un ami membre du RAID et Bastien a fait un couteau spécial pour lui ; c’est ainsi que nous avons commencé. C’est extrêmement spécifique car il faut que leurs couteaux s’adaptent à leurs contraintes qui sont hors normes : poids, maniabilité, couleur, ergonomie. Ce sont infiniment de détails et nous sommes fiers d’avoir leur reconnaissance pour ce que nous savons faire.

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