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Une styliste personnelle

Charline Zeroual est styliste pour les particuliers, elle consulte en ligne et en présentiel à Los Angeles où elle est installée avec sa famille.

Quel a été ton parcours jusqu’à Los Angeles ?

J’ai une formation commerciale et j’ai travaillé en France dans des agences de communication. Je te le précise car ce sont des compétences qui me servent à marketer ce que je fais. Mon mari a été muté pour Coca-Cola à Atlanta en 2010, alors j’ai quitté mon poste et de fil en aiguille nous avons eu notre fille, puis en 2017 nous sommes allés 3 ans à New-York où nous avons accueilli notre cadette, puis 15 mois plus tard notre fils. Avoir 3 enfants dans cette grande ville était un challenge pour moi et ne correspondait pas à mes aspirations, surtout que je suis plus campagne que ville. Et puis nous avons été mutés à Los Angeles. 

Comment as-tu créé ton activité et quand ?

Le contact avec les gens est mon trait de caractère fondamental. J’ai toujours été la personne vers qui les autres se tournaient pour un avis vestimentaire. Alors que nous étions à Atlanta, je réfléchissais à quoi je voulais que ma vie de maman et femme active ressemble. J’avais une amie dont la maman était personnal shopper. Je l’ai contactée, elle m’a expliqué ce qu’elle faisait et je me suis dit que ce métier m’irait comme un gant. Voilà comment je me suis lancée. Et je me suis rapidement fait un nom à Atlanta. C’était prometteur.

Comment se déroule ton programme de stylisme ?

Aborder le style vestimentaire d’une personne est un sujet intime, et la prise de contact est fondamentale. C’est pour cela que j’ai toujours 30 minutes d’entretien gratuit avec chaque personne avant de commencer à travailler. J’ai un taux de conversion de 80%. Ça me fait dire que les gens me font confiance et on envie de m’engager pour mes services.

Ensuite on va définir le style qui convient à la personne en termes de couleurs, de matières, de coupes, de style de vie, d’image et de confort. On fait alors un tour de ce que la personne a dans sa garde-robe et on décide éventuellement de ce qu’il faudrait donner, vendre ou ranger à l’écart. Si c’est le souhait de la cliente, et si c’est possible. Je vais l’accompagner pour 4 heures de shopping. Et enfin, je lui fais un book en fonction de ses besoins. 

Depuis 2020 je me suis beaucoup convertie au virtuel. (On sait tous ce qui m’y a poussée). Ça marche bien et finalement certaines clientes sont plus à l’aise en virtuel qu’en présentiel. Mes clientes sont surtout américaines et elles sont de partout aux USA, de la côte est à Hawaii. Certaines sont au Canada et au Mexique. En gros, 70% de mes clientes sont à LA en présentiel et 30% ailleurs, donc en virtuel.

Qu’est-ce qui définit ta façon de travailler ?

J’oriente le plus possible mes clientes vers des marques slow fashion, éco-responsables et éthiques. Je leur apprends à penser upcycling et vintage. Parfois elles redécouvrent des pièces de leur garde-robe qu’elles ne concevaient pas correctement. J’ai eu ce déclic à cause (ou grâce) à mon expérience New Yorkaise. Quand nous y sommes allés je ne pouvais pas garder ma clientèle d’Atlanta. A l’époque rien ne se faisait en virtuel. Alors j’ai trouvé un job dans une très grande enseigne américaine. Et là j’ai été extrêmement déçue par l’absence d’éthique, et j’ai ouvert les yeux sur les dérives de la fast fashion. Du coup je me suis renseignée et documentée pour changer mon approche de la mode et coller à la perception de la mode à la française : moins de vêtements mais de meilleure qualité. Je l’applique avec mes clientes, et ça marche ! Et mes clientes savent aussi que je suis une militante anti yoga-pants ; ok pour faire du sport mais pas à porter ailleurs.

Quelle est ta marque américaine préférée ?

Il y en a plusieurs et ma liste est succincte : AYR (All Year Round), Fahrety, Vince, 5A ou Quince. J’aime supporter les marques qui sont très transparentes sur leur fabrication et sont minimalistes.

Et enfin, ta marque française ? (ah ben oui forcément, je ne peux pas m’empêcher de te poser la question !)

Sans aucune hésitation, Sézanne.

As-tu eu une anecdote avec une cliente qui t’a particulièrement marquée ?

Parfois il y a des aspects psychologiques qui entrent en jeu et je deviens une life coach. Mon métier requière beaucoup d’empathie et d’écoute. Je me rappelle cette cliente qui ne s’habillait que dans le but de cacher ses formes au maximum. En fait elle s’était fait violer. Il a fallu du temps et beaucoup de confiance et on y est arrivé. Je me suis sentie tellement utile !

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