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De la fine cuisine Française en Géorgie

Laetitia Fernandez et son mari Vincent sont les propriétaires et gérants du restaurant C’est la Vie à Canton au Nord d’Atlanta.

Comment avez-vous sauté le pas entre Montélimar et la Géorgie ?

L’idée est venue de Vincent en premier. Il voulait partir à l’étranger : la vie en France ne lui convenait plus. On avait une pizzeria et en France les charges sont énormes. Nous ne nous en sortions plus, on n’avait plus de rêve. Comme nous avions plusieurs amis expatriés, qui avaient réussi à Hong-Kong, en Espagne et aux USA, ce sont ces trois destinations que nous avons étudiées.

Au fur et à mesure ce sont les USA qui sont devenus notre destination : cela a commencé par la rencontre d’une famille franco-américaine dont les enfants étaient scolarisés dans la même école Montessori. Ils nous ont mis en contact avec d’autres Américains dont un groupe de touristes qui sont venus dans notre restaurant. On a sympathisé et deux familles nous ont invité chez eux. L’une était dans le Colorado et l’autre en Géorgie. Nous avons été séduits par la Géorgie : plus proche de la France, couverte de forêts et avec un climat plus doux. Comme nous venions en famille (j’étais enceinte de notre deuxième fille), cela nous semblait plus approprié pour y éduquer nos filles.

Comment avez-vous concrétisé votre « rêve américain » ?

Nous avons commencé à prendre des contacts plus réels et formels. Nous avons opté pour un visa investisseur et avons été accompagnés par l’avocat luxembourgeois George Hoffman. Un cabinet spécialisé nous a aidé à construire notre plan d’affaire. En 2018, nous avons créé notre tout premier restaurant « C’est la Vie » à Washington, une ville entre Athens et Augusta, au Nord-Est de la Géorgie. 

Là le rêve s’est un peu fracassé car le Covid a débarqué…

Comment avez-vous traversé ce rêve brisé ?

On fait ce qu’on a pu pour tenir en bénéficiant du prêt à taux zéro mis en place par la SBA (Small Business Administration). Et on a fini par déménager à coté de Jasper au Nord d’Atlanta proche d’une communauté réputée qui s’appelle Big Canoe. On y a racheté un fonds de commerce et tout recréé. Cela a duré deux ans. La clientèle était au rendez-vous mais pas autant que ce qu’on nous avait fait espérer.

Finalement, au bout de deux ans nous avons vendu et trouvé notre emplacement actuel à Canton, une charmante bourgade toujours au Nord d’Atlanta, plus proche et avec une vie sociale plus cosmopolite, curieuse et avide de gastronomie française.

Aujourd’hui est-ce que votre rêve est redevenu réel ?

Oui, je peux dire qu’on voit enfin la lumière au bout du tunnel, avec l’espoir d’être enfin plus rentables financièrement.

Que proposez-vous ?

Nous avons environ 80 couverts et sommes ouverts du mardi au samedi.

Nous avons deux services : à midi avec des plats classiques de type quiches, croques monsieur/madame, des burgers, des salades, des plats de pâtes…

Et le soir c’est plus gastronomique avec une carte qui change tous les deux mois. 

Nous avons aussi un à deux soirs par semaine des concerts live. Et puis au long de l’année nous collaborons à divers événements comme le Sip and Paint. C’est une artiste qui a sa galerie ici et qui vient donner des cours. Dernièrement les participants ont peint une tour Eiffel ; la prochaine fois ils peindront un décor de Noël sur une bouteille de vin.

Quels sont les plats que les Américains aiment le plus ?

Ils adorent les escargots ! Au-delà de cette anecdote, ils sont friands de plats typiquement français et sont toujours curieux de découvrir les plats de saison. Nous avons une clientèle de passage, comme des personnes qui vont de Floride vers le Nord, et une clientèle d’habitués. Il reste très peu de restaurants français dans la région, du coup C’est la Vie s’est fait un nom.

Si on a envie de passer une journée vers Canton, que peut-on y faire ?

Il y a une émission de TV qui s’appelle The American Dream qui parle de nous à Canton :

https://www.facebook.com/theamericandreamtv/videos/763421895283908

Sinon, dans les parages, il y a des cueillettes de fruits, le lac Allatoona, le parc botanique Gibbs Garden et un peu plus loin les Blue Mountains, le début des Appalaches. 

As-tu un conseil à donner à une famille qui voudrait faire comme vous ? 

Je dirais qu’il faut être prêt à faire d’énormes concessions. C’est un travail H24. Il faut tout gérer que ce soit au niveau professionnel comme au niveau personnel et cela demande de la persévérance et de la patience. L’adaptation a été plus difficile pour moi que pour Vincent. Je suis très préoccupée par l’alimentation de ma famille. Quand mes filles sont allées à l’école la première fois, j’étais affolée par la nourriture servie à la cantine et les récompenses constantes en bonbons (et ce n’étaient pas des nougats de Montélimar…). Le savoir et m’y préparer m’aurait sûrement aidée à anticiper davantage. 

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