Qu’est-ce qui t’a amenée aux USA ?
J’ai suivi mon mari qui était muté par son entreprise en 2008. Notre aventure devait s’arrêter au bout de deux ans et demi. Nous avions eu la Green Card très rapidement et c’est tout naturellement, qu’il a été recruté par une autre entreprise qui se sitait dans la banlieue de Kansas City, une ville du Midwest. Nous ysommes donc installés depuis 2011.
Qu’est-ce qui t’a frappée quand tu es venue vivre dans ce pays ?
Les problèmes de santé liés à l’alimentation ne sont pas une légende. J’ai donc cherché à comprendre d’abord, puis à trouver des voies pour apporter des solutions. J’ai complété ma formation de pharmacien pour élargir mes connaissances et mon champ de compétence pour être en mesure de proposer des solutions adaptées au contexte. Par contexte j’entends l’offre disponible, le style de vie, le système de santé… On pense trop souvent que les Etats-Unis ressemblent à la France. Sur les plans de la santé et de l’alimentation, les différences sont énormes.
Par conséquent, quels sont les outils que tu proposes ?
J’ai un site internet qui fourmille d’indications, d’informations et de documents à télécharger en libre accès au sujet de la santé, le système de santé aux Etats-Unis : ameriksante.com.
Et j’ai publié trois livres disponibles en ligne : « Bien manger aux Etats-Unis », « Comprendre le système de santé aux Etats-Unis » et le « Guide santé et voyage aux Etats-Unis ». Je participe à des conférences et j’ai été interviewée dans plusieurs médias.A côté de cela, je propose des ateliers pour se former à l’aromathérapie.
Lequel est de tes livres remporte le plus de succès ?
« Bien manger aux USA ». Sorti en 2018, j’en ai vendu 600 exemplaires. Je l’ai réactualisé et republié en décembre 2023. Il y a plusieurs médias qui en parlent.
Quel est selon toi le problème majeur dans l’alimentation aux USA ?
Le sucre partout, et particulièrement le sucre caché là où on ne l’attend pas. Du coup il est très difficile de mesurer combien de sucre on absorbe chaque jour. Actuellement, 9 Américains sur 10 ne sont pas métaboliquement sains.
Quels sont les domaines sur lesquels tu voudrais que les gens agissent davantage ?
Au-delà de l’alimentation et des gestes santé que tout le monde connait, je suis très inquiète par l’ampleur que prennent les polluants dans nos vies. La santé environnementale est un domaine qui n’est pas assez pris en compte. Je propose donc des groupes mensuels de discussion à ce propos. C’est encore une science émergente. Or beaucoup de maladies chroniques sont liées à l’environnement dans lequel on vit. Il y a un énorme travail d’éducation à faire, et notamment pour faire adopter des gestes qui ont un résultat immédiat : par exemple, des études ont montré que manger bio permettait en quelques jours d’effacer toute trace de certains pesticides dans l’organisme. On peut agir. Pas sur tout, mais pas à pas, les résultats sont là.
Et l’aromathérapie est un autre outil très efficace.
A propos d’aromathérapie, quelle est pour toi l’huile essentielle la plus essentielle ?
La lavande : en plus de ses nombreuses super propriétés, elle me replonge dans mon enfance, synonyme de vacances dans les Alpes de Haute Provence.
Quelles sont les marques d’huiles essentielles que tu préfères ?
En général je favorise les huiles venant de France. Ma marque française préférée est Pramarone. Aux USA, la marque Aromatics, est très sérieuse.
Quels modes d’utilisation préconises-tu ?
Je préfère les applications cutanées et les inhalations. Je ne recommande les utilisations sublinguales qu’en cas d’urgence : pour un rhume ou en cas de nausées par exemple.
Quel conseil donnerais-tu à une famille qui vient s’installer aux USA ?
Venir l’esprit ouvert. Ne pas être dans le jugement mais essayer de comprendre. Ici c’est différent et si on est dans le jugement, on sera alors dans la résistance et donc, on aura du mal à vivre pleinement son expatriation.
Quel est selon toi la ville la plus saine aux Etats-Unis ?
J’aimais bien les États du Nord-Ouest, et Seattle et Portland étaient des villes très attirantes à cet égard. Malheureusement elles sont minées par leurs excès. Aujourd’hui je dirais que ce sont les villes du Colorado : on y va souvent en vacances. Tout est tourné vers le sport et l’”Outdoor”. J’adorerais habiter dans la région de Denver. J’aime bien la région où j’habite mais ça manque un peu de diversité de paysages et de possibilités.
As-tu une anecdote à rapporter ?
J’en ai des dizaines. Je crois que l’on n’est jamais assez préparé au choc culturel que l’on va vivre en changeant de pays. Et encore la semaine dernière, quand mon fils a dû aller aux urgences parce qu’il s’était fracassé le nez en faisant du saut à la perche lors d’une compétition après l’école, j’ai vu à quel point, on pouvait être démunis tout en se sentant en confiance. Long story short : nous n’avons pas attendu du tout aux urgences. Le personnel était d’une gentillesse extrème. Il a eu tous les soins et diagnostics en un temps record. Mais j’attends la facture, maintenant, avec pas mal d’anxiété. Son nez est bien cassé, pas trop tordu, mais la perspective d’une opération n’est pas très claire et est surtout conditionnée par l’acceptation de l’assurance santé.
J’ai pu comparer la différence avec les soins apportés en France, ayant été confrontée à une situation similaire il y a une 15ène d’années. Ma fille avait aussi le nez cassé. La décision d’une opération avait été rapide et sans discussion. Et surtout, cet accident ne nous avait rien couté. Là, si il y a opération, ce sera plusieurs milliers de dollars à débourser.