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Galerie d’art et d’encadrement à Atlanta

Christophe Choquart est le plus grand spécialiste français d’art aborigène aux USA. Installé à Atlanta, il tient avec sa femme Caroline LM Frame & Gallery, une galerie d’art qui a aussi son atelier d’encadrement et de restauration de tableaux sur place.

Quand as-tu ouvert ta galerie et sur quelle idée ? 

J’ai racheté cette galerie en juillet 2020. C’est le résultat d’un alignement des planètes. Cela faisait plusieurs années que je réfléchissais à ouvrir une galerie d’art aborigène, étant moi-même collectionneur d’art, en tant que hobby en appui de mon poste en finance. J’ai depuis longtemps un site internet, AIcontemporary.com par lequel je vends de l’art aborigène (on va y revenir ci-dessous). Je vendais aussi ces tableaux dans une galerie, et cela me titillait d’avoir la mienne. C’était donc connu dans le milieu près de chez nous que j’avais ce projet. Et en mars 2020, alors que je venais juste de quitter mon job, les propriétaires de LM Frame & Gallery me contactent pour me dire qu’ils ferment. Ils avaient des problèmes de gestion et voulaient arrêter. C’est ainsi que tout a commencé et j’ai repris l’activité en plein Covid. 

Quels services proposez-vous ?

Le gros de notre activité c’est l’encadrement d’art et d’objets. Nous faisons tout sur place, ce qui fait que les œuvres de nos clients ne quittent pas notre atelier. On discute avec nos clients de leurs encadrements à partir des échantillons que nous avons et les guidons dans leurs choix. Ensuite nous proposons à des artistes locaux d’exposer dans notre espace galerie. Je les rencontre et en fonction de notre bonne entente et de la qualité de leur travail, on leur prête l’espace pour une rotation de trois mois. Nous avons de la place pour 20 artistes. Si des œuvres sont vendues nous prenons 50% de commission. Les prix vont de 500 à 3 500 dollars, ce qui est très raisonnable. Et il nous arrive de prêter les œuvres pour que les personnes voient si elles s’intègrent bien chez elles. On peut aussi aller chez elles pour les conseiller. Nous avons aussi notre espace pour nos œuvres aborigènes. Et enfin nous proposons de la restauration d’art : toiles et cadres.

Parlons de ta passion pour l’art aborigèneComment s’est-elle révélée ?

Quand nous vivions à Paris j’étais collectionneur d’art. En me baladant dans le quartier de Richelieu Drouot je suis tombé sur un magasin qui vendait de l’art aborigène. J’ai discuté avec le galériste et je suis tombé sous le charme de cet art premier. Alors j’ai investi dans 6 toiles d’artistes connus et émergents. L’art aborigène plait beaucoup en France. C’est une niche qui vaut le coup d’être considérée. Les artistes aborigènes représentent 1.5% de la population en Australie et ceux qui sont prometteurs sont de plus en plus difficiles à trouver. Pour éveiller à cet art, j’ai mis sur notre site des schémas qui expliquent sa symbolique si caractéristique. Je vous invite à aller voir, c’est passionnant. Pour trouver des œuvres je travaille avec des centres d’art Aborigène sur place qui m’expliquent comment ils travaillent pour et avec les artistes. C’est important pour moi de créer un lien avec eux. Leurs œuvres prennent encore plus de sens pour moi.

Quelle est l’œuvre la plus chère que tu as vendue ?

C’était une toile d’art aborigène que j’ai vendue au consulat d’Australie à Chicago pour 4 500 dollars. Ça m’a beaucoup flatté qu’ils me fassent confiance pour une œuvre qui venait de leur pays, alors que je ne suis pas australien.

Quels ont été les changements majeurs avec ta « vie d’avant » ?

On est dans un business de plaisir :  les gens sont contents, on offre du beau, on met en valeur ce qui leur est cher. J’aime le contact avec les gens, rencontrer des artistes locaux. J’aime aussi l’idée de perpétuer et promouvoir l’artisanat que représente l’encadrement et la restauration d’art, des talents qui risquent de disparaître si on n’y prend garde. 

Le cadre entrepreneurial me plait car il laisse place à l’inventivité et la créativité. Le stress a aussi changé de camp, car on a des employés qui dépendent de nous et des charges à couvrir. Mais je préfère ce stress et l’indépendance qui va avec.

Qu’entends-tu par inventivité ?

Je réfléchis à plusieurs axes de développement, comme offrir des services complémentaires et acquérir des boutiques d’encadrement. Je suis en train de développer un service de restauration de tableaux et de cadres. J’aimerais bien développer des partenariats avec d’autres espaces d’exposition. Et bien sûr j’aimerais beaucoup aller une année en août à Darwin en Australie, au festival d’art aborigène.

Est-ce que tu as des anecdotes à propos d’objets qu’on vous a fait encadrer ?

Le plus original c’était une trompette. On nous a déjà fait encadrer des grands sabres et des guitares. Des choses qui étaient originales au début et qui deviennent de plus en plus courantes, ce sont les foulards Hermès, les drapeaux US et les Jersey de football, baseball ou basketball. Pour les foulards Hermès c’est un travail très minutieux car on doit les coudre point à point sur un passe-partout tissu. Heureusement que nous avons les compétences. Une machine ne peut pas encore nous remplacer !

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