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La consule honoraire de Sacramento

Catherine Bonnefoy occupe depuis un an le poste de Consul Honoraire à Sacramento en Californie. Elle nous explique son rôle.

Comment es-tu devenue consule honoraire de France ?

C’est un poste pour lequel on est nommé. Dans mon cas c’est l’ancien consul honoraire, sachant qu’il devait passer le relai, qui a soumis une liste de personnes au consulat général de France à San Francisco. J’ai eu plusieurs entretiens et j’ai été retenue et nommée. Cette nomination est renouvelée tous les cinq ans. Elle prend en général fin pour des raisons personnelles ou parce qu’on a atteint l’âge limite de 70 ans. C’était le cas de mon prédécesseur et de la personne avant lui. 

Qu’est-ce qui t’a motivée pour le devenir ?

J’ai toujours été tournée vers le service aux autres, notamment comme bénévole pour différents organismes tels que La Croix Rouge où la gestion de crise est importante. Quand on m’a proposé de devenir consule honoraire je me suis dit, que ce serait un honneur d’être au service de la France et de représenter mes compatriotes dans mon pays d’adoption. 

Quelles sont tes missions ?

Il y a deux volets principaux : le service et la représentation.

Le service consiste à être un relai local du consulat au service des ressortissants français et de leurs intérêts (qu’ils soient résidents ou visiteurs aux États-Unis) et à remettre des documents officiels (passeports, cartes d’identité, laissez-passer).

Pour ce qui est de la représentation, il s’agit de participer et de soutenir les activités diplomatiques, culturelles et économiques de la France dans la région que nous couvrons. 

J’ai également le devoir de rapporter aux autorités consulaires françaises les événements survenus dans ma région. 

Comme tous mes compatriotes qui remplissent cette fonction, je fais cela bénévolement. Le titre le dit bien : c’est un poste « honorifique ». 

De combien de personnes inscrites au consulat es-tu le relai et comment gères-tu les priorités ? 

Sur Sacramento et la région cela représente 1400 personnes. Nous avons un groupe WhatsApp avec le consulat et les autres consuls honoraires qui en dépendent. C’est un peu comme un fil rouge : le consulat nous épaule et nous guide énormément. Il nous répond très rapidement et on peut poser toutes nos questions. Chacun peut ainsi bénéficier des réponses pour des cas similaires qu’il rencontrerait. 

Tu as aussi un métier à plein temps pour le groupement d’achat The Cedar Group : comment organises-tu ton agenda ?

Je pouvais décider du jour et de la façon dont je voulais recevoir le public. J’ai donc décidé de donner un après-midi par semaine à la permanence. En ce qui concerne les appels et les e-mails, j’essaye d’y répondre en moins de quatre heures. Concernant les événements, je suis libre d’y participer ou pas. Par choix, je veux être plus active alors je participe autant que je peux. 

Comment fais-tu si une personne relève d’un cas trop spécifique ?

Nous avons plusieurs relais au consulat auxquels nous pouvons nous adresser pour des questions pointues ou des démarches administratives complexes. 80% des tâches que nous effectuons sont récurrentes. J’ai remarqué que mes homologues plus anciens posaient moins de questions que moi qui débute. En Californie, les consulats de San Francisco et Los Angeles se répartissent certaines tâches, alors on oriente les usagers vers le bon interlocuteur. Chaque année nous avons une formation sur deux jours  au cours desquels le Consulat nous informe sur notre rôle et ses évolutions éventuelles. 

Quel est l’aspect de ton rôle que tu préfères ? 

Ce que je préfère c’est rencontrer les Français qui sont ici. J’adore découvrir leur histoire et leur parcours jusqu’ici. Immigrer n’est pas facile et ces parcours sont des trésors. Je ressens aussi beaucoup de fierté de promouvoir l’amitié et la collaboration franco-américaine.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui voudrait devenir consul honoraire ? 

Si c’est un but que l’on se fixe, il faut bien avoir en tête que c’est une nomination rare puisque le poste ne s’ouvre que lorsque le consul honoraire en place quitte son poste. En revanche, il peut être utile de connaître le consul honoraire auquel on est rattaché. Il pourra peut-être penser à vous le jour venu. En ce qui me concerne c’est le fruit du hasard. Il y a six ans j’avais rencontré le consul honoraire de Sacramento lors d’un événement à l’Alliance Française et nous n’avions même pas eu le temps de sympathiser. Cependant, j’étais impressionnée par sa prestance et je trouvais son rôle extraordinaire. Les années ont passé et puis je me suis portée volontaire pour aider lors des élections législatives. C’est sûrement à cette occasion qu’il m’a ajoutée sur sa liste.

Quelle a été la situation la plus difficile à laquelle tu as été confrontée ?

C’est délicat à évoquer. On est parfois au contact de situations personnelles qu’on peut vivre plus intensément que d’autres. . D’ailleurs, j’aimerais évoquer un service intitulé le « fil d’Ariane ». Ce service permet à tous les ressortissants français qui partent à l’étranger pour moins de 6 mois de recevoir des alertes ou des consignes de sécurité en cas d’évènement dans le pays de destination (catastrophe naturelle, troubles politiques, risque sanitaire). Dans le cas où ils résident aux Etats-Unis, les Français sont invités à s’inscrire au registre, afin d’être informés en cas de crise, ou de l’actualité du consulat (élections, tournées consulaires). C’est une démarche facilement réalisable sur le site internet du consulat. 

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