Quel a été ton parcours ?
J’ai commencé ma carrière comme comédienne, avec des court-métrages, des pièces et la création d’une compagnie de théâtre. Puis j’ai fait un détour par l’entreprise familiale de fabrication et vente de tissu catalan. Un déménagement à Oman m’a permis de revenir à mes premières amours en donnant des cours de théâtre. Les commentaires des parents, très positifs, sur l’amélioration de la confiance en soi de leurs enfants ainsi que leur meilleure gestion du stress m’a encouragée à explorer les bienfaits de l’art thérapie. Un mariage heureux, deux enfants et deux certifications plus tard, je propose cette méthode de bien-être psychique qui me passionne.
Comment t’es-tu formée ?
J’ai beaucoup exploré les formations possibles. J’ai choisi Profac parce que c’était une école certifiante, à distance, avec des rassemblements en présentiel et un dossier des pratiques professionnelles à rendre en fin de parcours. Son “éclairage psychanalytique » ne me correspondait pas tout à fait alors je me suis formée en parallèle avec plus de 50 livres sur des sujets ou des problématiques diverses et fait un stage à Dubaï pendant lequel la psychologue m’a laissé appliquer ce que j’apprenais. Et puis j’ai complété ma formation avec un certificat de coaching de Harvard parce que je voulais mettre au service de mes thérapies les outils et la démarche du coaching.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de la thérapie par l’art ?
L’art thérapie permet de faire ressentir des émotions, que l’art vient libérer. On accède ainsi plus facilement à la parole. Les outils et la posture de coach permettent d’avancer en mettant en place des stratégies efficaces.
Avec l’art thérapie on ne règle pas un trauma ; on se base sur les parties saines. On part sur ce qui est positif. On travaille sur l’estime de soi, la revalorisation, la mobilisation de ses forces, ses soutiens, en les utilisant pour affronter une situation nouvelle. On va faire en sorte que la personne se remette en mouvement.
Attention : L’art thérapie ne se substitue pas à un suivi médical. Elle vient en complément.
Les vecteurs artistiques sont variés : lesquels utilises-tu ?
Le plus pratique et rapide est le dessin. Je propose de la peinture, des collages, et parfois du modelage (très efficace par exemple pour les femmes qui ont vécu des fausses-couches)
Mon passé de comédienne et de prof de théâtre ressort souvent en session privée ou en atelier avec les enfants ou les ados car je commence souvent par des petits exercices de théâtre où on est ridicule ensemble pour leur monter que c’est ok, il n’y a pas de honte, tout peut être dit ou fait, il n’y a aucun jugement. Je crée ainsi un espace sûr.
A qui s’adresse-t-elle ?
L’art thérapie est ouverte à tous, idéalement à partir de 5 ans. Une pratique régulière aide à développer sa créativité et entretenir sa santé mentale. Elle aide à réduire l’anxiété, à mieux gérer ses émotions et à retrouver la confiance en soi. Elle apporte un soutien lors d’une transition (enfance, adolescence, phobie scolaire ou bullying, examens, grossesse, déménagement, maladie, accidents, séparation, deuil…) Elle permet aussi une pause créative dans un espace sans jugement ni attente, à l’écart du bruit du monde.
Comment se déroulent tes séances ?
Pour le moment j’accompagne plus de personnes en présentiel qu’à distance. Sur le lieu je suis assez souple et cela dépend des cas : parfois c’est chez moi, parfois chez les gens ou alors dans des villas qui proposent de louer leurs pièces pour ce type d’activités. C’est très courant à Dubaï. J’organise des ateliers divers de 6 personnes maximum, en Anglais et parfois en Français.
Cela peut être un atelier parent/enfant pour partager un temps de qualité et créer un lien nouveau et différent, un atelier de drama thérapie pour gagner en confiance en soi et mieux appréhender ses émotions, un atelier d’écriture sur des problématiques diverses, du mind mapping pour remettre de l’ordre dans sa tête et visualiser les stratégies possibles par rapport à une problématique définie, un atelier d’équipe pour gagner en cohésion dans son entreprise…
Peux-tu donner des exemples concrets de séance que tu peux faire à distance ?
En ce moment j’accompagne une personne qui est aux Etats-Unis et qui a de gros problèmes d’anxiété. On fait beaucoup de lâcher prise à travers du dessin et de l’écriture. Je collabore aussi avec d’autres pros comme avec Marie Finling à Madrid pour offrir du soutien psychologique pour les femmes qui ont des épreuves de fertilité sous forme d’ateliers ponctuels en complément de son offre déjà très riche.
Y a-t-il eu une situation qui t’a particulièrement émue ?
Il y en a eu plusieurs, et je me rappelle d’un petit garçon autiste avec qui j’ai réussi à construire une relation de confiance qui m’a fait pleurer. Enfermé dans sa bulle, il m’a regardée et demandé si j’allais bien après un jeu de mime que j’avais improvisé à partir de marionnettes, et au cours duquel j’avais fait semblant de tomber. Je me suis sentie tellement utile et à ma place !
