Quel est l’objectif de votre association ?
C’est une association à but non lucratif regroupant les femmes francophones entrepreneures aux USA. Le but est d’accompagner les membres depuis la définition de leur projet entrepreneurial jusqu’au développement confirmé de leur compagnie. Le tout en échangeant en toute bienveillance. Nous voulons garantir offrir à ces femmes un espace de partage et d’expertise.
Comment est née l’idée ?
Tout a débuté au printemps 2019 sur une idée de Karine Hervouet. Il y avait un besoin d’échanger sur des problématiques de création d’entreprises, spécialement pour les femmes qui se retrouvent souvent dans la position du « conjoint suiveur », avec un désir profond de se réinventer, de trouver sa place.
Comment fonctionnez-vous financièrement ?
Nos ressources viennent principalement des cotisations des membres. En complément nous organisons des levées de fonds et sollicitions des subventions auprès des institutions françaises. Nos frais sont le salaire d’une assistante à temps partiel, et les outils technologiques. Notre objectif est à moyen terme de passer notre assistante à temps plein et d’embaucher une directrice à temps plein aussi. Nous voulons en plus offrir des stages en marketing digital et acceptons avec plaisir les propositions de volontariat.
Combien de membres avez-vous et où sont-elles ?
L’association a commencé avec 20 membres. Aujourd’hui nous sommes 130, principalement en Californie, que nous réunissons plusieurs fois par mois en personne et en ligne. Nous voulons ouvrir des chapitres partout aux USA, là où il y a des femmes intéressées par nos services et qui partagent nos valeurs. Pour ouvrir et commencer un chapitre, il suffit d’être 6 ! Nos prochains chapitres qui vont ouvrir sont Seattle et Denver. Une fois qu’un chapitre est créé, nous apportons tout le support et notre expérience pour animer et faire grossir le chapitre. Notre taux de rétention est de plus de 80%, ce qui est déjà très encourageant pour notre jeune structure.
Quel est le profil de vos membres ?
Souvent, mais pas toujours, ce sont des « conjoints suiveurs » (c’est un état de fait, et il n’y a rien de péjoratif) qui se retrouvent dans une problématique de réorientation professionnelle. Soit parce que la réglementation aux US ne leur permet pas d’exercer, soit par volonté de transformer l’expatriation en opportunité. Leurs provenances sont très variées. Certaines ont fait ce qu’on appelle « de grandes carrières » et se disent que c’est une occasion à saisir. Ainsi, nous avons beaucoup de créatrices d’entreprises qui commencent sous forme d’auto-entrepreneur.
Quel est le secteur d’activité le plus représenté ?
C’est super varié : bien-être, services professionnels, marketing digital, coaching, architectes d’intérieur, restauration. On n’a pas encore beaucoup de profils dans la tech. Ce serait pas mal.
Quels sont les services que vous proposez ?
Nous avons en moyenne 4 événements par mois : un café virtu’Elles, un « outil du mois » et un workshop online, auxquels s’ajoute une rencontre en personne dans chaque chapitre. Plus on grossit, plus on a de compétences et d’expériences qui viennent enrichir nos webinaires et conférences. Les membres peuvent pitcher leur business et recueillir des feedbacks, participer à des groupes de réflexion sur des problématiques spécifiques, accéder au network et bénéficier de réductions chez nos partenaires.
Y-a-t-il une problématique qui revient le plus souvent ?
Nos membres sont souvent confrontées à des problématiques d’adaptation culturelle aux marchés américains, surtout pour celles qui sont arrivées récemment aux Etats-Unis. Elles sont également nombreuses à chercher dans nos workshops des moyens de développer leur marketing digital et leurs réseaux sociaux. Les fondatrices de business plus développés échangent souvent sur des problématiques de financement ou de gestion du personnel.
Qui sont les intervenantes ?
Nous privilégions nos membres pour allumer un projecteur sur leurs activités. Si nous n’avons pas (encore 😉 la compétence, nous allons chercher une intervenante extérieure. Et puis cela peut lui donner envie de nous rejoindre !
Est-ce que tu peux raconter une anecdote, une belle aventure ?
Il y a eu Isabelle qui m’a beaucoup impressionnée. Elle est rentrée dans l’association au moment où son visa arrivait à expiration. Elle devait repartir en France, mais avec une volonté farouche de revenir. Elle était très déterminée, avait un plan très établi : elle voulait un visa E2 (visa investisseur), et elle savait exactement quelles démarches entreprendre. Nous voulions la soutenir, bien conscientes du parcours du combattant qui l’attendait. Aujourd’hui elle est bien installée, elle a démarré son business de chef à domicile et elle a un projet de camion restauration. C’est vraiment un bel exemple de pugnacité et de réussite.