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Un studio de formation professionnelle au Canada

Celine Nallet est la co-dirigeante avec Valérie Soulas de NVS Studios, une société de production de formations en ligne sur-mesure, basée à Montréal au Canada.

Quel a été ton parcours jusqu’au Quebec ?

J’ai travaillé pendant trente ans dans le milieu de la télévision, principalement pour TF1. A cinquante ans je sentais que j’étais arrivée à un tournant dans ma vie professionnelle et j’avais envie de me réaliser autrement. L’attirance pour le Canada a toujours été présente parce que j’aime l’ouverture d’esprit et la tolérance des Canadiens. Avec ma femme Valérie et nos trois enfants nous avons donc décidé de sauter l’Atlantique pour nous épanouir dans la belle province. Un choix qu’aucun de nous ne regrette.

Comment s’est passé le rachat de NVS Studios ?

Au Canada il existe des organismes qui mettent en relation des investisseurs avec des sociétés qui veulent être rachetées. C’est la voie que nous avons choisie. Moi venant de l’audiovisuel, et Valérie du développement commercial pour Microsoft, cette société nous a tout de suite attirées. Le propriétaire voulait prendre sa retraite et n’avait pas de repreneur. La transition s’est faite sur 2 ans. 

Est-ce que la formation professionnelle au Québec est obligatoire pour les organisations ?

Oui il y a des règles qui sont de l’ordre de 1% de la masse salariale, mais il y a aussi des groupes qui ne sont pas obligés de s’y soumettre mais y trouvent un grand intérêt en investissant dans les formations. Au Canada il existe des comités sectoriels de main d’œuvre que la formation professionnelle continue intéresse beaucoup. Et ils ont des budgets à y consacrer.

Peux-tu citer quelques exemples de vos réalisations ?

Les sujets que nous traitons sont hyper variés. 

Nos deux principaux clients sont Bombardier et Desjardins, pour lesquels nous produisons des formations sur des sujets très divers : techniques, sécurité des données, relation clients, processus, etc.

Dans nos réalisations récentes, nous avons fait une formation à destination des personnels de maisons de retraite pour les aider à mieux assister les personnes âgées au moment des repas (texture, goût, présentation, disposition…)

Ou encore cette formation commandée par la fédération Chasse et Pêche à destination des adolescents pour les éduquer sur les bonnes règles de conduite s’ils veulent être autorisés à pêcher. Cette formation est faite sous forme de jeu, pour attirer et intéresser le jeune public.

Récemment nous avons travaillé pour une OBNL (organisme à but non lucratif), l’AQEPA (Association Québécoise pour Enfants avec Problèmes auditifs). Le but était d’aider les parents d’enfants malentendants avec un modules de formation de 2 fois 30 minutes : 

Imaginons qu’une entreprise vous contacte pour un projet : quel est le processus ?

Nous avons un premier entretien pour cerner les objectifs et connaître le budget associé au projet. Si le client accepte notre offre de service, nous commençons par la conception pédagogique de la formation. Puis nous proposons une direction artistique. Après validation du contenu de la formation, nous commençons la production multimédia par une version Beta que nous soumettons à la validation du client. Ensuite nous pouvons finaliser la production en intégrant les voix de comédiens professionnels. Nous travaillons en étroite collaboration avec le client tout au long du projet car nous avons besoin de valider que la formation produite réponde bien à ses besoins et objectifs. Nous produisons des formations sur-mesure qui en général, une fois terminées, appartiennent au client.

Quel budget faut-il prévoir ?

Pour produire une formation de 2x 30 minutes il faut compter entre 500 et 4000 dollars la minute. S’il y a beaucoup d’animation et du motion design, des vidéo filmées le prix est dans la fourchette haute. Si c’est plutôt des textes et des photos, on va être dans la fourchette basse. 

En général, avec un nouveau client, on présente les différents niveaux et on essaye de faire du « design to cost ». 

On fait aussi beaucoup de veille technologique car avec l’IA il y a énormément de nouveaux outils, comme les avatars les voix de synthèse qui permettent d’offrir des alternatives intéressantes. 

Comment est-ce que vous élaborez le contenu de vos formations ?


Ce sont les clients qui nous apportent l’expertise. Par exemple nous travaillons en ce moment sur une formation sur les moteurs électriques : il y a 3 experts qui nous fournissent les éléments. Nous apportons l’expertise pédagogique, le format, les images, et l’animation.

Dans le cas d’une question que le client ne maitrise pas, on prend des pigistes spécialistes du sujet.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Nous avons réalisé plus de 500 projets pour des organismes très variés : associations, organismes gouvernementaux, entreprises de tous secteurs. Nous sommes une dizaine de collaborateurs. 

En général nous répondons à des appels d’offres. Nous avons aussi nos clients qui nous réfèrent et nous venons d’intégrer un réseau de femmes d’affaires car les connections sont indispensables pour se faire connaître.

Quels sont vos projets et ambitions ?

Nous ne voulons pas grossir trop vite ni trop loin. Il nous semble que pour garder un niveau de service proche de nos clients, nous devons garder notre taille humaine et nos circuits courts de prises de décisions. Nos capacités actuelles nous permettent de cibler le marché francophone canadien, qui est notre axe de développement actuel.

Nous réalisons aussi pas mal de veille sur le marché français où nous cherchons à construire des partenariats avec des acteurs du e-learning avec lesquels nous pourrions avoir des synergies à développer.

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