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Une association du réseau FLAM de Sacramento, Californie

Sandrine Tournier est la fondatrice et directrice de l’EFSAC (Éducation Française de Sacramento), affiliée au réseau Français Langue Maternelle.

Comment a été créée cette école de langue française 

En 2011 on m’a « approchée » pour fonder cette association avec d’autres parents francophones. Nous ressentions un grand besoin pour nos enfants. Nous sommes à Sacramento et notre communauté française compte environ 1500 habitants dans toute la région. C’est tout petit comparé à la région de San Francisco où la communauté dépasse les 30 000, mais suffisant pour susciter un intérêt et monter une structure. J’ai d’abord accepté de me lancer dans l’aventure pour mes enfants. 13 ans plus tard, je suis toujours là. Mes rôles de directrice et présidente me tiennent bien occupée. EFSAC fait partie d’un réseau de 174 établissements dans le monde. 

Quelle sont vos missions? 

EFSAC offre des cours de français après l’école pour les enfants de 5 à 18 ans. Nous avons un programme pour les enfants de langue maternelle française et un programme FLE (Français Langue Étrangère) pour les apprenants. Les cours se font maintenant en présentiel ou en ligne, et les classes ne dépassent pas les 12 élèves pour garantir un bon niveau d’apprentissage. Nous maintenons des tarifs les plus bas possibles pour rester accessible à tous. EFSAC organise aussi des activités culturelles familiales pour garder le contact avec tous nos sites et créer une communauté basée sur les activités jeunesse. Nos cours se font à 100% en français et nous continuons à faire vivre la francophonie dans un endroit de minorité linguistique. 

Quelle est la répartition de vos élèves? 

Jusqu’à peu la moitié des élèves était des FLAM, et l’autre des FLE. Avant le COVID nous avions une centaine d’élèves. Beaucoup sont partis car la pandémie a remis en question beaucoup d’expatriations et des Français ou Québécois ont choisi de rentrer dans leur pays d’origine. Aujourd’hui nous avons 40 élèves avec une majorité de FLAM. Les cours en ligne se sont aussi développés pour offrir une autre façon d’apprentissage.

Qui sont vos professeurs? 

En 2024 nous sommes une équipe pédagogique de 6 avec 2 enseignantes qui sont là depuis le début. Elles ont suivi toute l’aventure et continuent. J’aime beaucoup cette stabilité. Enseigner, c’est une façon de transmettre notre langue et notre culture. Ce n’est pas facile quand les enfants sont en totale immersion dans les écoles américaines.

Quels sont vos plus gros défis aujourd’hui? 

A Sacramento, tout est fait pour que les habitants d’origine étrangère deviennent californiens. L’attractivité est très forte et rapidement les enfants prennent goût au style de vie et à la culture. C’est compliqué pour les familles de maintenir les nouvelles générations dans leur culture de provenance. Et à Sacramento il n’y a pas d’école d’immersion en français. L’intégration dans ces écoles est un accélérateur de ce détachement.  Un autre facteur qui nous inquiète est le désintérêt général pour l’apprentissage des langues des familles locales. Les nouvelles technologies et leurs promesses de facilité y sont indubitablement pour quelque chose. 

Quelles sont vos perspectives? 

Nous voulons continuer de promouvoir le bilinguisme chez les enfants. Depuis 2020, je travaille aussi avec d’autres associations pour rendre Sacramento plus culturellement francophone, et mettre de plus en plus l’accent sur notre région comme lieu d’accueil francophone pour les auteurs et artistes jeunesse. Nous sommes très fières d’être une association FLAM et espérons toujours représenter la diversité au sein de la communauté associative californienne de Sacramento. Aussi, le réseau FLAM dans le monde se concrétise et de nombreux expatriés s’inspirent de nos associations pour créer un pôle éducatif pour leurs enfants et garder leur langue.

Est-ce que tu aurais une anecdote ou une histoire amusante à nous raconter? 

 L’histoire drôle est que j’ai quitté l’école assez tôt, et qu’elle m’a rattrapée ! Jamais je n’ aurais pensé travailler avec des enseignants et parler pédagogie. Ce sont les aléas de la vie, j’ imagine … 

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