Comment es-tu devenue coach ?
A la base j’ai suivi un schéma assez classique : bac-école de commerce-poste en entreprise. Je réussissais dans la vie mais je ne réussissais pas ma vie. Je le savais mais j’avais trop peur de m’écarter de l’autoroute sociale… Jusqu’à ce que mon corps me rappelle à l’ordre en juin 2014 : burn-out. Game over.
Assignée à résidence, j’ai entamé un voyage immobile qui a débouché sur un voyage au grand air… long et lent car j’avais peu d’énergie.
Petit à petit, j’ai renoué avec les rêves que j’avais laissés de côté en devenant une adulte raisonnable et responsable. Désormais, j’assumais de vouloir vivre librement, pleinement et en savourant chaque instant. J’ai fait un premier pas en 2015 et aujourd’hui je propose aux personnes qui le désirent de les guider dans leur propre exploration – leur plus beau voyage.
Parlons justement des pas qui ont suivi ton premier :
Je pense que j’ai toujours eu une âme d’aventurière et d’exploratrice. J’avais commencé dans ma « vie d’avant » puisque j’avais étudié en Allemagne, travaillé en Suisse et avec l’Autriche.
En 2015, j’ai pris un billet sans retour : j’ai regroupé tout ce dont j’avais besoin dans un sac à dos de 35 litres et 10 kg et je suis partie pour ne plus revenir. Après une année en Nouvelle Zélande à vivre chez l’habitant pendant laquelle j’ai repris des forces (et confiance en moi !), j’ai poursuivi dans l’aventure :
– remontée de la Nouvelle Zélande en stop en solo,
– 13 000 miles nautiques (dont une transatlantique),
– 3 000 kilomètres à vélo solaire,
– tour de l’Irlande et le tour de l’Écosse en stop,
– traversée des Etats-Unis à pied en 150 jours…
Au retour, je me suis aperçue que les conseils qu’on me demandait ne produisaient pas d’effet alors je me suis formée à l’art de l’écoute et de la question pour aider les personnes en quête d’aventures petites ou grandes, mobiles ou immobiles, à les vivre.
Qui sont les personnes que tu coaches ?
Les profils sont variés : j’accompagne des personnes de toutes origines, dans 12 pays et en 4 langues. Je dirais que j’attire des gens qui entrent en résonnance avec mes valeurs, avec ce que j’incarne.
Disons qu’il y a 3 grandes « catégories » :
1/ les personnes qui ont envie de partir car elles étouffent, ou sentent qu’elles arrivent à la fin d’un chapitre.
2/ celles qui retournent dans leur pays d’origine. On travaille ensemble sur l’intégration de ce qu’elles ont appris et comment elles envisagent de réintégrer un environnement qui ne les attend pas. Comment en quelque sorte prolonger le voyage et préserver ce sentiment de capacité qu’on renforce à l’étranger ou dans l’aventure.
3/ enfin, les entrepreneur.euses (marketeuse un jour, marketeuse toujours) qui pivotent et veulent plus (de clients, de plaisir, de qualité de vie, de sérénité, etc.) sans s’épuiser. Ça passe par une exploration de ses valeurs, de ses envies profondes, par lâcher le playbook et ses conditionnements. Bref, se libérer et marcher en confiance sur son propre chemin.
On arrive à la même idée pour les trois : identifier qui on est et ce qui compte pour nous, déposer nos fardeaux, redevenir congruent et tracer son propre chemin.
C’est absolument génial à voir !
Quels sont tes projets ?
Je travaille sur un livre ! Je prends mon temps pour le construire et le mûrir. Certes, c’est un récit mais je veux qu’il soit universel. Mon effondrement est loin d’être un cas isolé alors comment fait-on quand on se consume au travail sans s’en apercevoir ? Comment fait-on pour revenir à soi ? Comment ose-t-on ? Et comment reste-t-on en lien avec nos rêves et envies (en vie) profondes ? A quel type de monde et d’avenir on aspire alors ? Je veux offrir de l’espoir.
Quand j’ai vécu mon burn-out, c’était comme si tous les murs de ma maison s’étaient écroulés. C’est extrêmement déroutant : du jour au lendemain, on perd son identité de travailleur (souvent acharné), on se retrouve sur la touche, bon à rien. Et qu’est-ce qu’on a honte !
J’ai dû rebâtir mes murs une brique à la fois. Ça a été une épreuve douloureuse et ça a été un véritable cadeau. La claque qui m’a remise d’aplomb, la fin des contorsions.
Emprunter des chemins de traverse m’a apaisée, redonné confiance en la nature humaine grâce à des rencontres déterminantes (dont mon partenaire d’aventures – raison pour laquelle je vis en Californie) et tant d’autres surprises. La vie a beaucoup, beaucoup plus d’imagination que moi. Que nous tous. Il faut juste ouvrir les fenêtres et parfois abattre un mur…
Je prends un plaisir immense à écrire, à partager et reçois déjà d’excellents retours à travers mon blog et ma newsletter.
J’ai hâte que mon premier livre voie le jour et je sais que ça ne sera pas le dernier !
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