Quel a été ton parcours ?
Je suis originaire de Lyon où je suis revenue en 2024 après un « tour du Monde » : j’ai vécu au Sénégal, à la Réunion et à Madagascar. Mon profil est très atypique : titulaire d’un BTS en cosmétique, j’ai créé ma première entreprise à 20 ans, alors que je n’étais pas encore diplômée. J’ai continué néanmoins à me former, j’ai obtenu une licence en sciences de l’éducation afin de devenir enseignante-formatrice dans mon domaine. J’ai cédé ma société quand je suis partie à la Réunion. Je me suis alors tournée vers le milieu de l’enseignement et je suis devenue tour à tour professeur puis directrice d’établissement.
Edurezo est née en mai 2025 des problématiques liées à l’enseignement que j’ai découvertes, et de mon esprit entrepreneurial.
Sur quel principe fonctionne Edurezo ?
C’est une plateforme complète et simplifiée qui fonctionne sur le même principe qu’un site de rencontres : il s’agit de générer des « matches » entre candidatures et fiches de postes.
Et nous offrons à tous une fiche détaillée par pays avec beaucoup d’informations pratiques. Nous avons regroupé les pays en huit régions et rien que par curiosité, tous les visiteurs peuvent les consulter et s’informer.
Mettons-nous si tu veux bien dans la peau d’un établissement : quelles sont les étapes ?
Il faut créer un compte en renseignant :
– l’adresse
– le type de structure
– le projet éducatif en quelques lignes
– un mot de passe pour garder ces données confidentielles
Une fois le compte créé, le tableau de bord permet de créer une fiche de poste qui détaille tous les désidératas de l’établissement et servira de base pour trouver des candidatures qui correspondent le plus possible ; les fameux « matches ».
L’établissement peut souscrire à notre offre premium à 360 euros par an (de septembre à aout) qui inclut :
– la création d’autant de fiches de postes que nécessaires
– l’accès à toutes la base des candidatures qui « matchent »
– la possibilité de créer des offres « remplaçant »
De la même façon mettons-nous à la place d’un candidat : que doit-il faire ?
En créant son compte, le candidat va renseigner ses coordonnées pour pouvoir être joint, puis ses qualifications, ses expériences et ses 5 compétences phares.
Une fois le compte créé, il est possible de créer gratuitement 5 candidatures. Sur chaque candidature, le candidat renseigne le type de poste qui l’intéresse, sa durée, la zone géographique et détaille en quelques lignes son projet.
Pour aller plus loin, et pour les candidats qui ont besoin de conseil et de retour sur leur candidature, nous proposons un entretien de 30 minutes gratuit. Et si la personne le souhaite, elle peut accéder à plus de services pour 24 euros pour toute l’année scolaire en cours (du 1er septembre au 31 août).
De ton coté, c’est-à-dire interface de la plateforme, quelles sont tes actions ?
Nous voulons permettre à tout le secteur éducatif d’utiliser la plateforme. Que ce soit en France et à l’étranger. C’est pour cela que nous avons sciemment choisi de rendre les inscriptions gratuites, avec déjà des services très performants.
Nous vérifions aussi que les inscrits sont bien des personnes physiques.
Des « matchs » se font automatiquement et très rapidement (7 secondes) pour que les gens se connectent. Pour les candidats, on leur envoie un mail pour les avertir que quelqu’un veut les contacter. Avec leur accord, on établit le contact. S’ils ne répondent pas dans les 72 heures, l’offre de contact est réputée caduque. Cela n’arrive que dans 10% des cas.
Est-ce que tu proposes d’autres services ?
Absolument et nous compléterons sûrement l’offre.
Aujourd’hui, nous avons une palette d’accompagnements avec des abonnements variés :
– pour les établissements cela va de l’accompagnement et conseil en recrutement, ainsi qu’à la gestion du personnel
– pour les candidats nous proposons un suivi, du coaching et des conseils.
En à peine 8 mois d’existence, combien de personnes ont utilisé Edurezo ?
Aujourd’hui nous avons
– 60 établissements inscrits, avec plus de 100 fiches de poste
– et 880 candidats pour 1000 candidatures
Notre progression est constante et régulière : depuis le début nous avons un ratio d’environ 10 fiches de poste pour 100 candidats.
Quels sont les profils le plus couramment recherchés ?
Les établissements sont en recherche constante de professeurs de mathématiques, puis de professeurs des écoles. Viennent en troisième position les professeurs de français et FLE (Français Langue Étrangère).
Quelles sont les destinations les plus courues par les candidats ?
En fait c’est un peu partout. Selon les profils et les projets personnels, beaucoup de candidats tentent leur chance sur 5 régions différentes. Reviennent quand même souvent l’Amérique du Nord, l’Australie et l’Asie.
Avez-vous des partenariats ou en recherchez-vous avec des avocats d’immigration, agences de relocation… ?
A ce stade, je collabore avec une coach en interculturalité. Donc oui, à court et moyen terme nous allons compléter ce que nous offrons avec quelque chose qui prendra sûrement la forme d’un service de conciergerie.
Quel a été le recrutement le plus original ?
A mon sens c’est celui de quelqu’un que j’ai accompagné pour un poste de professeur de français langue de scolarisation dans un lycée prestigieux en Asie. Cette personne avait un profil atypique car elle avait beaucoup de cordes à son arc, mais pas de ligne directrice définie. On a travaillé ensemble et aujourd’hui elle occupe le poste de ses rêves.
Quel conseil donnerais-tu à un professeur candidat pour travailler à l’étranger ?
Avoir un objectif précis : ne pas partir si financièrement et émotionnellement on n’est pas prêt. J’ai remarqué que peu de gens prennent le temps de faire un bilan financier très cadré. Il faut aussi mesurer ce que va représenter une vie loin de ses proches.
Et puis il y a un aspect qui diffère des candidatures classiques en France : il s’agit souvent de se vendre. Les établissements sont très souvent privés, donc habitués à la négociation, comme pour toute entreprise. Je sais que c’est un gros mot dans notre culture. Ce n’en est pas moins une réalité. Je travaille donc avec les candidats qui ne sont pas à l’aise avec cette posture pour qu’ils gagnent en confiance et qu’ils négocient des conditions qui vont leur faire apprécier leur expérience.
A ton avis, quelles sont les clés d’une expérience en établissement à l’étranger réussie ?
A partir du moment où quelqu’un s’est investi, a passé 3 à 5 ans à son poste et a envie de vivre autre chose, c’est selon moi que la partie est gagnée, et que la personne s’est nourrie pleinement de son expérience.
Est-ce que les professeurs qui postulent peuvent être diplômés d’un pays différent de la France ?
Oui tout à fait. Il y a plein de cas de figure singuliers, et c’est la magie de l’outil Edurezo : il permet de corréler des profils avec des postes.
Vous voulez essayer ? Allez-y : vous êtes peut-être aux portes d’un épanouissement personnel qui va vous ouvrir au monde ! https://lebottinmondial.com/entreprises/edurezo/
