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Une professeure de yoga au berceau de cette philosophie

Isabelle Le Pouesard, professeure de yoga Ashtanga et Sivananda, est établie avec sa famille depuis vingt ans à Bengalore en Inde.

Quand as-tu commencé à pratiquer le yoga ?

Nous vivons en Inde, à Bangalore, le berceau du yoga, depuis 2004 et nous avons embrassé ce pays. La pratique du yoga est devenue mon hygiène de vie et je le transmets. Je suis passionnée. Je pratique tous les jours, le soir à la tombée de la nuit.

Quelle formation as-tu suivie ?

Je suis diplômée de la fédération française de yoga. Comme je considère que c’est un apprentissage qui n’est jamais terminé et qu’il reste toujours des choses à explorer, je continue d’étudier. Je suis une insatiable étudiante, cela me comble d’apprendre encore et encore. J’ai donc étudié le yoga Ashtanga en premier. Puis j’ai fait une formation de yoga Sivananda en immersion dans un ashram. Plus récemment pour peaufiner mon parcours j’ai suivi pendant 5 ans une formation à distance dispensée en France par Christian Tikhomiroff. Cela a marqué un tournant dans mes apprentissages.

Qui sont tes élèves ?

J’ai un public hyper varié : des femmes expatriées, des Indiens, des ados, des maris stressés, des gens en fin de vie (heureusement pas souvent), des gens malades. Ils me connaissent uniquement par le bouche-à-oreille. J’ai rencontré tellement de gens en vingt ans ici ! J’ai des élèves que je suis depuis dix ans. J’ai la chance d’avoir des élèves intéressés et intéressants, toujours curieux de faire grandir leur pratique. En ce moment j’ai une élève indienne en présentiel. Et dix en ligne.  Je peux avoir trois ou quatre élèves par jour. 

Comment dispenses-tu tes cours ?

Aujourd’hui je ne fais que des cours particuliers. Je ne veux plus faire de cours en groupe. La raison, c’est que je n’ai pas du tout le même impact quand les cours sont individuels. J’ai besoin de construire des échanges humains. En groupe les gens sont moins engagés, c’est plus difficile d’établir une relation durable et les personnes hésitent à se confier (ce qui se comprend très bien). Alors je préfère un espace qui offre à la personne la possibilité de s’ouvrir. Quand les personnes peuvent parler de leur ressenti j’arrive mieux à cerner ce dont ils ont besoin.

Peux-tu décrire un cours type ?

Lorsque je rencontre une personne pour la première fois, je lui offre une séance de découverte. Ainsi on apprend à se connaître et à évaluer si le « courant passe bien ». Un cours dure entre 60 et 90 minutes. L’idéal étant 90 minutes. Je propose à mes élèves que cela intéresse un enseignement parallèle sur la philosophie hindoue qui est mon sujet de prédilection. 

Je me suis adaptée aux cours en ligne : j’ai commencé pour répondre à des élèves qui vivaient ici et ont quitté le pays mais voulaient continuer avec moi. L’adaptation a surtout été au niveau de la parole. Quand les cours sont en présentiel, je peux corriger, toucher la personne. A distance il faut que j’utilise plus la parole pour bien décrire les exercices et les sensations. L’avantage de travailler on-line c’est que c’est très pratique : je peux avoir des élèves dans le monde entier et ils ont le confort d’être chez eux. 

En quelles langues enseignes-tu ?

J’habite dans l’état du Karnataka, où on parle le kannada. Beaucoup de gens adorent que j’aie des notions de hindi et de kannada. Je sais identifier les dialectes indiens. J’ai quelques bases, mais je ne peux pas parler couramment. De toute façon, quasiment tout le monde parle anglais. J’enseigne en anglais et en français. J’emploie aussi beaucoup les noms d’origine en Sanskrit. Mes élèves aiment le pourquoi, l’histoire, comment on peut l’inscrire dans notre vie quotidienne.

Combien coûtent tes cours ?

Je demande 45 euros pour une heure, et 60 pour une heure et demie. Ça a été compliqué pour moi de fixer des prix. Je n’aime pas me vendre. Mais j’avais croisé quelqu’un qui m’avait dit « ne chargez ni trop, ni trop peu, ni rien du tout. Si les gens n’estiment pas la valeur de votre travail, ils ne seront jamais engagés ». 

As-tu eu une expérience particulière depuis que tu enseignes ?

J’ai travaillé pour une compagnie montée avec un médecin indien. L’idée en 2009 était d’amener le yoga dans les entreprises. On faisait des séances flash de 20-30 minutes au bureau. Ça a été une super expérience. Mais on ne bâtissait aucune connexion ni aucun suivi avec les gens. 

Est-ce que tu as une anecdote à rapporter ?

Une entreprise m’avait demandé de préparer une séance spéciale pour les femmes. Le thème choisi etait le syndrome pre-menstruel. Quand je suis arrivée pour animer ma classe, il y avait 50% d’hommes dans le groupe ! J’ai dû remodeler complètement ma séance en quelques minutes et ai opté pour une pratique autour du mal de dos, des mauvaises postures… Sur le coup ça m’a déroutée et après ça m’a fait rire.

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