Comment as-tu eu l’idée de fonder My Flying Box ?
L’idée de MFB a démarré avec ma passion pour Le Bon Coin et EBay … En 2009 j’adorais chiner sur internet : le vintage, la seconde main c’était déjà mon truc. Mais sur LeBonCoin, un de mes sites favoris, il n’y avait aucun moyen d’acheter quelque chose en dehors de mon périmètre ; j’habitais à Nice et je ne pouvais pas acheter des articles qui se trouvaient sur Paris ou ailleurs…
Mon idée de départ c’était de créer un outil qui permette à tous les entrepreneurs qui vendaient en ligne, d’accéder à une offre de transport facile et sans contrainte administrative (immédiatement disponible sans aucun bla-bla), ou de taille (petite ou multinationale), ou de situation géographique (Europe, Asie, US). Encore aujourd’hui, la plupart des sites sont encore très limités en matière d’offres de transport ; c’est là qu’est notre valeur ajoutée.
Comment es-tu passée du concept à sa concrétisation ?
Au départ la négociation avec les transporteurs était très compliquée. Il fallait les faire adhérer à mon projet et c’était loin d’être gagné. Ils m’ont mis beaucoup de bâtons dans les roues. Heureusement j’ai une expérience solide dans le transport car j’ai travaillé à la Poste, chez UPS et d’autres logisticiens. J’ai un réseau et j’en ai fait usage pour démarrer mon activité. En décembre 2011, je déposais les statuts et en mars 2012 je testais le concept avec un comparateur de transport qui émergeait en France.
En 2013, je me suis associée à deux développeurs à qui j’avais expliqué avec des schémas de base mon idée de créer une plateforme mondiale de transport auxquels les sites marchands du monde entier allaient pouvoir se brancher pour offrir à leur client la diversité de transporteurs qui existent dans leur pays. A ce jour, les personnes qui m’ont aidée sont toujours dans la boucle.
Quels ont été les résultats ?
Ils ont été rapidement prometteurs et encourageants. Au bout des premiers 18 mois d’activité j’avais atteint 300 k€ avec un seul contrat de transport.
En 2015 la plateforme tournait au départ de 5 pays dans le monde et on avait atteint notre 1er million de chiffre d’affaires. Actuellement on génère suffisamment de volume pour offrir à nos clients des tarifs très compétitifs jusqu’à 80% de réduction !
En quelques mots, comment fonctionne My Flying Box ?
Il suffit de créer un compte, puis d’indiquer l’adresse de départ du colis, son destinataire et sa description. En quelques secondes tu vois les offres de transport qui correspondent. C’est hyper simple. Tu peux envoyer une lettre comme une palette. Les particuliers comme les entreprises peuvent l’utiliser. Une astuce à connaître : il est parfois plus avantageux de faire un envoi en plusieurs colis au lieu d’un seul. Il ne faut pas hésiter à comparer.
Où en êtes-vous en 2024 ?
Nous avons des représentants dans plusieurs pays et nous avons des bureaux à Tempere en Finlande. Notre équipe compte 15 collaborateurs. Et notre plateforme propose des offres au départ de 80 pays dans le monde et plus de 15000 utilisateurs. Nous restons toutefois modestes parce que nous fonctionnons encore avec nos fonds propres – nous sommes une des rares start’up à avoir fait le choix de ne pas lever de fonds.
Quels sont vos axes de développement ?
On se développe de plus en plus en Asie. Nous y avons un contrat de représentation avec un franco-chinois qui vit sur place. Nos principaux objectifs sont en Chine et à Hong Kong spécifiquement, à Singapour et au Japon.
Peux-tu citer certains de vos clients ?
Oui bien sûr, voici quelques exemples : Reflaunt à Singapour, Anna Kays aux USA, Parcel2go au Royaume-Uni, Freightos en Israël, Cinabre en France, Koroyd à Monaco, Bastinelli Knives aux USA, Noliju en France … pour ne citer qu’eux.
Mon cœur de cible sont les gens qui créent quelque chose de nouveau, les Startups. 90 % de notre business est fait avec du e-commerce. Et ce qui me fait vibrer le plus ce sont les entreprises dans la mode intelligente : tout ce qui est durable, recyclé, recyclable et qui a du sens. Depuis 8 mois on a mis en place des outils pour les particuliers.
As-tu une anecdote particulière à raconter ?
Figure-toi que quand on a lancé la plateforme fin 2014, on était tellement pressé de lancer le site qu’on n’a fait aucun effort marketing : notre site était en noir et blanc avec 3 mots « Low Cost Express ». Il n’y avait aucun moyen de paiement en ligne. Les clients achetaient nos services et on fonctionnait à la confiance : on leur envoyait une facture à la fin du mois en espérant qu’ils nous paient 🤣. On s’en est plutôt bien sorti car on n’a perdu que 20k€ dans cette histoire.