Comment t’est venue l’idée de créer cette activité ?
J’ai travaillé très longtemps en Recherche et Développement dans les cosmétiques. Pendant le covid je ne faisais pas grand-chose et mes voisins m’ont demandé de promener leurs chiens. Je me suis rendu compte que c’était un désastre et que les chiens n’étaient pas du tout éduqués. Comme j’ai toujours aimé les chiens (on va revenir sur ce verbe « aimer » dans ce contexte) et que j’avais un besoin de faire une différence dans la vie des gens, je me suis intéressée aux formations disponibles pour devenir éducatrice canine.
Comment t’es-tu formée ?
C’est un métier où il faut beaucoup de pratique. La théorie s’apprend avec des maîtres dresseurs. Celui qui m’a intéressée était à San Francisco. Son approche m’a plu plus que d’autres. Lui était spécialisé dans les chiens de protection. Moi, ce que je fais c’est de l’éducation de chiens domestiques. Aujourd’hui je continue à me former auprès d’éducateurs, spécialement en France où je vais plusieurs fois par an. J’essaye d’en rencontrer de nouveaux à chaque fois.
Comment travailles-tu ?
J’ai testé plusieurs formules : en balade, en groupe au parc. Mais ce qui me plaît le plus, et qui a plus d’impact ce sont les sessions chez les gens, en individuel. Le manque de dressage et d’éducation vient souvent d’un manque de connaissance du chien et de son univers. Les voir avec leurs maîtres chez eux, me permet de voir les failles et surtout de trouver les solutions qui sont compatibles avec la maison, les gens qui y vivent et éventuellement les autres animaux. Je propose aussi parfois des balades-éducation en petits groupes pour enseigner les interactions avec les autres chiens et autres personnes.
Tu voulais développer sur le verbe « aimer » ?
Pendant le covid (encore lui…) il y a eu des pics d’adoptions de chiens. Comme je suis aussi bénévole pour un refuge, j’ai bien observé cela sur le terrain. Le problème c’est que pour beaucoup de gens c’était la première fois de leur vie qu’ils allaient avoir un chien. Aujourd’hui je les rencontre et ils me disent aimer leur chien parce qu’ils lui donnent des friandises et le laissent dormir dans leur lit. Ils n’ont aucune notion des besoins de leur chien. Je dois donc éduquer aussi les maîtres pour que l’éducation des chiens soit cohérente. Et c’est au domicile que j’ai le plus d’impact.
Avec qui collabores-tu ?
Avec des éleveurs de Bergers australiens, Poméraniens et Huskies en Californie : ils me recommandent à leurs clients. Ensuite je rencontre systématiquement des éducateurs quand je vais en France. Et j’aimerais à l’avenir former des stagiaires français.
J’imagine que tu as au moins un chien ! Quelle est la race que tu préfères ?
J’ai toujours eu des chiens dans ma vie. Comme je suis bénévole dans un refuge, les chiens que j’ai sont des sauvetages. En ce moment j’ai un Border Collie dont un client ne voulait plus, et un Berger Allemand qu’on a retrouvé abandonné dans la rue. Sinon, je rends service à mes clients en prenant en pension leurs chiens quand ils voyagent. En ce moment j’en ai 5. Je les garde de 3 à 5 semaines.
Mes races préférées sont les Berne Doodle
Des anecdotes à raconter, tu dois en avoir à la pelle ; peux-tu nous en raconter une en particulier ?
Je me rappelle cette femme avec 2 Huskies qui me dit « laisse les faire leur vie ». Je fais une première balade avec elle : c’étaient des terreurs. Pour elle ses chiens avaient tous les droits et étaient prioritaires sur elle et les autres personnes. Ils avaient déjà attaqué des gens. Ils l’ont même fait tomber en pleine balade. Elle ne pouvait pas les tenir. Cela m’a pris 6 mois de persévérance pour enfin arriver à les éduquer. Ils ont eu une peu le temps de vieillir aussi alors ça a sûrement aidé un peu.
